A chaque âge son polar

No Comments

Toute vérité est-elle bonne à dire ?

De quoi ça parle ? : Alors que des hommes disparaissent mystérieusement à Villars-sur-Glâne, deux couples et l’un de leurs amis enquêtent. Lèveront-ils le voile sur la vérité ?

Retour « coup de cœur » : Les héros de ce polar fribourgeois devront s’appuyer sur des faits qui se sont déroulés dans l’Antiquité et partir jusqu’à Rome pour résoudre les mystérieuses disparitions qui troublent la tranquillité de Villars-sur-Glâne. J’ai aimé la manière dont Frédéric Clément mêle enquête et histoire. J’y ai vu une façon habile de montrer à quoi cela peut servir de s’intéresser à l’histoire : en tirer des leçons, faire ses propres choix dans le présent de manière éclairée et se construire, potentiellement, un meilleur avenir.

La Meute éditions propose un polar pour tous les âges au travers de trois collections : « Hellios » pour les adultes, « Le club des mystérieuses enquêtes » pour les enfants et « Et si… » pour les ados.

 

 

J’adore le concept. Original, il crée des occasions de partager (ou pas) des moments de lecture en famille, de créer des discussions ou cultiver des secrets, selon les envies de chacune et de chacun. Toute vérité est-elle bonne à dire ? , c’est l’enquête des parents et j’ai lu aussi son pendant, L’accueil de la mort qui tue, l’enquête des enfants. A un moment donné de ma lecture, je n’ai pas compris la réaction des parents vis-à-vis de leur fille. J’ai trouvé la réponse dans l’enquête des enfants… C’était très amusant et chouette à expérimenter : les deux livres se complètent à merveille.

Pour plus d’informations, voir le site Web de la Meute éditions.

Un destin tout tracé…

No Comments

La Machine à destin

De quoi ça parle ? : Une machine imprime le destin de chaque individu appelé à naître sur Terre et Turston fait partie de ceux qui modifient lesdits destins avant impression. Correcteur au Bureau du destin, il mène une vie simple et tranquille. Sa routine bien huilée est mise à mal lorsqu’un notaire lui apprend la mort d’un père qu’il n’a jamais connu et que sa nouvelle demi-soeur s’installe chez lui. A partir de là, tout part en vrille dans sa vie. Il devient même un homme traqué…

Retour « coup de coeur  » : j’ai été harponnée par l’auteur au Salon du livre de Genève alors que je flânais dans les allées, curieuse des nouveautés. La couverture m’a plu. Entre fantastique et science-fiction, l’intrigue m’a titillée ; une machine qui imprime les destin ? Quel mystère ! La Machine à destin est une petite pépite à découvrir. Je me suis laissée embarquer par le héros. Quel plaisir de savoir pourquoi il est traqué alors que lui-même l’ignore, de le voir évoluer vers plus d’humanité alors qu’il semblait se comporter comme un robot au début ! Le suspense m’a tenu en haleine jusqu’à la fin. Quel délice, dans les dernières pages, d’interpréter le début avec un oeil neuf !  La Machine à destin fait réfléchir sur l’utilisation des technologies et le sens de la vie. Une jolie réussite. Bravo à Enguerrand Gutknecht !

1 citation que j’ai appréciée : « […] mourir… il le faudra, alors autant vivre autrement que comme des robots. » (p. 336)

Pour aller plus loin, voir le site Web des Editions de la Maison Rose.

Dans les étoiles…

No Comments

Le reflet des étoiles

De quoi ça parle ? : Un homme se réveille après plus de 2 siècles de coma dans un caisson de stase, dans l’espace,  seul et amnésique. Il ne connaît même pas son nom. Une IA l’informe alors qu’une collision est imminente, qu’il n’a que quelques minutes pour réagir et sauver sa vie.

Retour « coup de cœur » : C’est l’épisode de Noël 2024 de Duo de plumes qui m’a fait connaître ce roman de science-fiction de Cyril Vallée, l’un des 2 animateurs de mon podcast littéraire préféré. La voix de de Catherine Rolland a titillé ma curiosité. Il y a une quête d’identité, du mystère, du suspense, des personnages forts… Au début, j’ai hésité. Je lis peu de science-fiction. Allais-je pouvoir suivre le fil du récit ? J’ai fini par sauter le pas et acheter le livre…

Vraiment formidable ! La quête d’identité du héros a constitué mon fil rouge tout au long de l’histoire. Malgré des termes médicaux ou science-fictionesques parfois abscons pour la novice que je suis dans ces 2 domaines, j’avais envie de tourner les pages. J’ai même eu le plaisir de deviner une mini-romance en filigrane… La fan du genre que je suis a apprécié ! Cet embryon de romance m’a tellement plu que j’aurais même voulu en savoir plus, je suis restée un peu sur ma faim…  « Le reflet des étoiles » constitue pour moi une jolie surprise, qui me donne envie de lire plus de SF. A découvrir !

Un personnage que j’ai particulièrement apprécié : Iacob, l’IA à l’humour sarcastique, qui m’a fait beaucoup rire. Bravo à Catherine Rolland pour l’interprétation orale, lors de la lecture !

1 citation qui m’a fait rire :«  — Comme je vous l’ai dit, J.D.  — je peux vous appeler JD?  — vous n’avez pas vraiment le temps. Il ne reste assez d’énergie que pour maintenir votre caisson dans cet état pendant encore trois minutes. Peut-être moins. C’est d’ailleurs pour cela que je n’active pas la lumière : il faut faire un choix. Le caisson ? La lumière ? Le caisson ? […]  — Le Caisson. […]  — C’est un excellent choix, et je vous remercie de l’avoir fait! » (p. 9)

Une tendre romance

No Comments

Douce attirance : Lorenzo et Zoey

De quoi ça parle ? : Zoey, jeune femme américano-suisse, part enseigner un an aux Etats-Unis, dans la même université que Lorenzo, le frère du fiancé de sa soeur. Très vite, Lorenzo se met en tête de séduire Zoey. Cédera-t-elle à cette « douce attirance » ? Pour le meilleur ou le pire ?

Retour « coup de cœur » : Je me suis laissé prendre dans les filets de cette romance pleine de tendresse et d’humour avec grand plaisir. L’auteure, Charlène Kobel, me l’avait expressément recommandée. Selon son propre aveu, elle a adoré écrire cette romance. J’étais donc très curieuse de découvrir cette pépite. Avec Charlène Kobel, pas de triangle amoureux ! L’intrigue est axée sur la communication entre les deux protagonistes et la manière de surmonter les obstacles qui se dressent sur leur chemin. Pas des obstacles dignes de grandes épopées romanesques, mais plutôt réalistes dans une vie ordinaire. Et ça marche ! Le traitement de la thématique est original, en apparence banal, mais tout au long de ma lecture, j’avais toujours envie de connaître la suite et de tourner la page suivante. Quelle frustration quand je devais m’arrêter ! J’ai tout de suite accroché et je me suis même tellement attachée à Zoey et Lorenzo que j’ai ressenti un pincement au cœur en refermant définitivement le livre. J’étais triste de quitter tous ces personnages qui m’ont émue. Douce attirance est devenue l’une de mes romances préférées. Simple et vraie dans ce que l’histoire exprime, elle m’inspire. Je pourrais tout à fait relire le livre plusieurs fois, ce qui est rare chez moi. Bravo Charlène Kobel !

1 citation qui m’a fait battre le cœur : « Oh et juste pour ton information, considère que depuis cet instant, je vais tout mettre en œuvre pour te séduire. » (p. 76)

2 citations qui m’ont émue :

« Punaise, la seule idée de la voir partir refaire sa vie en Suisse me détruit. » (p. 275)

« Je ne suis pas un mec avec une date de péremption » (p. 276)

 

Pour plus d’informations, voir le site Web de Charlène Kobel.

Un roman historique et fantastique

No Comments

« Place d’âmes » de Sara Schneider

De quoi ça parle ? : Mathis est un enfant Franc-Montagnard du XXIe siècle qui prépare avec sa classe une pièce de théâtre sur l’histoire du canton du Jura Suisse. Tous les mercredis après-midi, il enfourche son vélo pour aller au Musée rural y retrouver Alcide, le conservateur. De son côté, Jéhan est un jeune adolescent Franc-Montagnard du XVIIe siècle dont la famille a été durement frappée par la chasse aux sorcières et reste toujours suspecte aux yeux des villageois. Quel lien relie Mathis et Jéhan à travers les siècles ?

Retour « coup de cœur » : Aussitôt que Mathis a enfourché son vélo, j’ai été entraînée dans son sillage… jusqu’au dénouement final extraordinaire ! Quel style ! Bravo Sara Schneider, vous m’avez tenu la main (et en haleine) jusqu’au bout ! Comme j’ai été émue par l’histoire de Jéhan et sa famille ! C’était tellement réaliste que de nombreuses émotions m’ont traversée : peur, tristesse, colère… et soulagement, à un moment donné aussi… Le prix SFFF Suisse 2024 est amplement mérité ! Moi qui ne connais pas bien le canton du Jura, j’ai appris beaucoup de choses (merci pour les notes d’auteure, très utiles!)… « Place d’âmes » m’a vraiment donné envie de partir à la découverte du Jura et de ses richesses. Je recommande ce beau roman à tous les amateurs d’histoire et de fantastique… Pour ma part, je sais déjà à qui je vais le faire découvrir !

1 objet symbolique : les lunettes de Mathis

1 citation inspirante : « Ah, tu es venu par la Vie aux Morts. […] La vie, c’est le mot patois pour la voie, le chemin. » (p. 103)

Pour plus d’informations, voir le site Web de Sara Schneider et PVH éditions.

 

Une nouvelle série d’urban fantasy

No Comments

« Aurélien Loiseau », la nouvelle série de Catherine Rolland qui décoiffe !

De quoi ça parle ? : Aurélien Loiseau travaille dans une charcuterie de Touraine en 1782. Il est candide et gaffeur, mais plein de bonne volonté, si bien que le sort tourne souvent en sa faveur. Quand il se laisse entraîné par son meilleur ami dans un mauvais coup, les ennuis ne font que commencer… saura-t-il se dépêtrer de toutes les situations ?

 

Retour « coup de coeur » : cette série est encore mieux qu’Emma Paddington, à mon avis ! Vivement le tome 2 !

J’ai particulièrement apprécié l’humour déjanté et le style élégant de Catherine Rolland. Je me suis tout de suite attachée au personnage naïf et maladroit d’Aurélien Loiseau, plein de bonne volonté, mais gaffeur invétéré, au point que son patron le garde, à condition qu’il ne touche plus à rien !  La dryade Jabba, un vrai caméléon qui peut se transformer en n’importe quoi, n’est pas sans rappeler Swift, le dragon télescopique d’Emma Paddington. Son affection particulière pour Cerbère, un chien monstrueux à trois têtes, est juste exceptionnelle !

1 citation amusante : « La pauvre petite bête en a eu les intestins tout retournés pendant des semaines… » (p. 208)

1 objet symbolique : la casquette d’Aurélien (héritée de son père)

Pour plus d’informations, voir le site Web de Catherine Rolland.

 

Du fantastique dans la Seconde Guerre mondiale

No Comments

« Le cas singulier de Benjamin T. » de Catherine Rolland

De quoi ça parle ? : Benjamin T. est un ambulancier atteint d’épilepsie. Des visions troublantes l’amènent à visiter la vie d’un autre Benjamin, résistant qui vivait dans le maquis en 1944. Que fera-t-il de cette expérience hors du commun ?

 

 

 

 

 

 

Retour « coup de coeur » : des intrications entre présent et passé, tout ce que j’aime, à la fois écrire et lire. Catherine Rolland m’a embarquée dans un voyage fantastique ! Au point que mon imagination prenait vite le relais face aux questions que je me posais en cours de lecture, notamment sur les faits qui changent au gré des incursions de Benjamin dans le passé. Pourquoi tel fait se modifiait et pas tel autre ? Quelle action ou quelle parole de Benjamin avait permis à tel fait de changer ? Mon esprit, tout imprégné de l’histoire, me poussait dans des interprétations philosophiques au-delà, sans doute, des réflexions de l’autrice.

1 citation inspirante : « Rien n’est dû au hasard […] Tout a un sens, le passé accouche de l’avenir. Nos actes d’hier ressurgissent et nous tuent, ou parfois ils nous sauvent. » (p. 311-312)

1 mention spéciale : A un moment de l’histoire, Benjamin T. est pris d’une grave crise de folie (on le serait à moins). Avec son expérience de médecin urgentiste, Catherine Rolland parvient à décrire ce passage avec un tel réalisme que j’avais l’impression d’y être vraiment. Cerise sur le gâteau, je comprenais à la fois la réaction des médecins et celle, désespérée, de Benjamin. Bravo Catherine Rolland !

Pour plus d’informations, voir le site de Catherine Rolland.

1 polar des terroirs

No Comments

« Mortelle curatelle » de Christophe Barraud

De quoi ça parle ? : une vieille dame sous curatelle est retrouvée morte dans une rivière d’Echallens. Meurtre ou chute accidentelle ? L’inspectrice Neyret enquête…

 

 

 

Retour « coup de coeur » : un polar écrit de main de maître. J’ai ouvert le livre en me disant que l’issue était prévisible. Le chemin, surtout, titillait ma curiosité. Le petit twist de fin, quel délice, ça m’a soufflé ! Bravo Christophe Barraud !

J’ai aimé : la description de la psychologie des personnages. L’auteur a réussi à me les rendre sympathiques et profondément humains, avec leurs failles et leurs blessures ! « Tout le monde n’a pas que de bonnes intentions » m’a écrit l’auteur en dédicace. C’est vrai, mais les motivations des personnages me sont apparues tellement compréhensibles à certains égards et à d’autres, j’appréciais de me dire qu’ils allaient trop loin… Beaucoup trop loin ! J’ai lu aussi entre les lignes la zone grise, la danse de la vie où tout n’est pas que blanc ou noir, bien ou mal.

Pour plus d’informations, voir les éditions Montsalvens.